une “mauvaise idée” pour les professionnels du tourisme

Emmanuel Macron a proposé ce mercredi d’avancer la rentrée scolaire au 20 août pour les élèves en difficulté. La proposition est fraîchement accueillie par les acteurs du tourisme.
Et si les vacances d’été étaient raccourcies? Emmanuel Macron a relancé l’éternel débat estival, en proposant d’avancer la rentrée scolaire au 20 août pour les élèves en difficulté. Bien qu’elle ne soit encore qu’à l’état de proposition, une telle mesure suscite déjà la méfiance des acteurs du tourisme. “Ce n’est franchement pas une bonne idée”, confirme Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du voyage (EDV), regroupant agences de voyage et tour-opérateurs.
Si la rentrée est avancée au 20 août, “la haute saison sera réduite de deux semaines, ce qui est énorme”, regrette Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA), car juillet et août représentent “les deux tiers de la fréquentation” dans les campings.
De l’avis des professionnels du secteur, réduire la durée des vacances irait à l’encontre de la politique touristique actuelle, qui cherche à désengorger certaines périodes et certains territoires soumis à une très forte pression touristique. “C’est assez contreproductif” car il faudra plutôt travailler à “un étalement des périodes de vacances et des activités”, a estimé Jean-Virgile Crance, président de la Confédération des acteurs du tourisme (CAT), sur Europe 1.
Hausse des prix
Surtout, avancent-ils uniformément, une telle décision risque d’augmenter les prix car elle concentrerait la demande sur une période plus courte. Or, cela pourrait pénaliser les familles les plus modestes, car “celles qui ne peuvent pas prendre beaucoup de vacances dans l’année, c’est en juillet et août qu’elles les prennent”, note Nicolas Dayot. Pour ce dernier, c’est davantage à un zonage des vacances d’été auquel il faudrait réfléchir, comme c’est déjà le cas pour les vacances d’hiver et de printemps.
Difficile pour le moment d’évaluer les conséquences d’une telle réforme des vacances d’été, tant que l’on ne connaît pas le nombre d’élèves potentiellement concernés, mais certains craignent qu’elles ne soient plus importantes que prévues. S’il y a un enfant qui doit suivre des rattrapages à partir du 20 août, “c’est toute la famille qui ne pourra pas partir en vacances”, note Jean-Pierre Mas, car “les parents ne pourront pas laisser un de leurs enfants à la maison”.