quatre suspects ont été mis en examen

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Quatre jours après le naufrage d’une embarcation de fortune qui a causé la mort de six migrants parmi la soixantaine qui se trouvaient à son bord, samedi 12 août, pour tenter d’atteindre depuis la France les côtes anglaises, l’enquête ouverte par le parquet de Paris a connu de notables avancées. Selon les informations du Monde, quatre suspects, qui avaient été interpellés le jour du naufrage, ont été mis en examen, mercredi 16 août, par un juge d’instruction, entre autres pour homicides involontaires.

Le parquet de Paris, qui a demandé leur placement en détention provisoire, précise qu’il s’agit de deux ressortissants irakiens, nés en 1980, soupçonnés d’avoir organisé la mise à l’eau de ces migrants, des Afghans dans leur grande majorité, et de deux Soudanais, nés en 1994 et en 2006, soupçonnés d’avoir prêté leur concours à cette traversée de la Manche en échange de tarifs avantageux pour leur propre passage. Ces derniers étant à la fois victimes et coauteurs du drame, leur responsabilité semble moins engagée que celle des deux passeurs irakiens.

Une information judiciaire, confiée à deux juges d’instruction, a été ouverte, mercredi, pour « homicides et blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité », infraction passible de cinq ans de prison, et pour « aide à l’entrée irrégulière d’un étranger en bande organisée », délit punissable de dix années de prison.

Le canot pneumatique s’est déchiré

Après avoir auditionné les trente-huit rescapés secourus et déposés à Calais par les gardes-côtes français (vingt-trois ont été récupérés à Douvres par les moyens britanniques), les enquêteurs de la gendarmerie maritime, de la police aux frontières et de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants, les trois services saisis de l’enquête, en savent désormais plus sur les causes du naufrage.

Le canot pneumatique, trop petit pour accueillir 65 ou 66 personnes – le nombre exact de passagers est encore en cours d’évaluation –, a subi une avarie moteur alors qu’il se trouvait à une vingtaine de kilomètres des côtes françaises. Un mouvement de panique aurait alors eu lieu à bord, et le fond de l’embarcation, constitué de plaques amovibles, se serait disloqué et aurait déchiré un boudin sur toute sa longueur, explique le parquet de Paris, qui précise que presque aucun gilet de sauvetage ne se trouvait à bord.

La situation alarmante de l’embarcation de fortune a été signalée aux secours par un bateau qui passait à proximité. Plusieurs navires se sont alors déroutés, dont deux de secours français, et autant de britanniques, ainsi qu’un hélicoptère chargé de repérer les éventuels survivants en mer. L’identité des six migrants retrouvés noyés, tous de nationalité afghane, était toujours en cours de vérification mercredi. Une incertitude demeure sur la possibilité que des passagers soient toujours portés disparus, précise le parquet.

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