prison requise contre trois supporteurs corses

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Lors du procĂšs des supporters du club d’Ajaccio pour l’agression du petit Kenzo et de son pĂšre Ă  Ajaccio (Corse), le 25 aoĂ»t 2023.

« Pas de casier judiciaire », mais pas non plus « d’excuse fiable ». Le procureur Nicolas Septe a requis des peines de prison Ă  l’encontre de trois supporteurs ajacciens qui comparaissaient vendredi 26 aoĂ»t devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio pour « violences aggravĂ©es » et « extorsion avec violence » lors du match ACA-OM le 3 juin. Dix-huit mois de prison assortis de douze mois avec sursis et 1 500 euros d’amende ont Ă©tĂ© demandĂ©s contre Marc-Antoine C.-E., prĂ©sentĂ© comme le meneur, et un an de prison et 1 000 euros d’amende contre Pablo E. et Anthony G., les deux « suiveurs ».

Avant le coup d’envoi de l’ultime journĂ©e de Ligue 1, ils avaient pĂ©nĂ©trĂ© dans une loge oĂč se trouvaient Kenzo, 8 ans, souffrant d’un cancer au cerveau, et son jeune frĂšre. Assenant deux coups de poing au visage du pĂšre, Laurent Canlay, tandis que Kenzo Ă©tait violentĂ©.

« Ce dossier avait connu un fort retentissement médiatique, il a ému la France entiÚre parce que cela touchait un enfant malade », a rappelé le représentant du ministÚre public, soulevant que cela « mettait également en lumiÚre la violence dans les stades, qui ne doivent pas devenir des zones de non-droit ».

M. Septe a en ce sens rĂ©clamĂ© que le tribunal prononce une interdiction de stade de cinq ans Ă  l’endroit de ces jeunes de 20 ans, qui n’ont pas eu conscience de la « gravitĂ© des faits » survenus ce soir-lĂ  en quatorze secondes dans la loge numĂ©ro 2 du stade François-Coty.

Ce laps de temps, captĂ© par la vidĂ©osurveillance Ă  l’extĂ©rieur de la loge, montre la virulence et la soudainetĂ© de l’intrusion. L’agression, elle, a Ă©chappĂ© Ă  l’objectif, car la loge n’était pas Ă©quipĂ©e d’une camĂ©ra. Regrettant de n’avoir pas eu accĂšs Ă  ces images, la dĂ©fense avait demandĂ© le renvoi, mais le tribunal prĂ©sidĂ© par Eric MĂ©tivier a dĂ©cidĂ© de les diffuser lors d’une audience fleuve de prĂšs de 16 heures.

« Ils ont fait une énorme connerie »

A la barre, baskets, polo manche courte sombre et jean, les trois prĂ©venus ont dĂ©filĂ© Ă  la queue leu leu pour dire avec plus ou moins de conviction leurs regrets Ă  la famille de Kenzo, qui, « trop fragile encore », selon son conseil, Mᔉ FrĂ©dĂ©ric PourriĂšre, n’était pas prĂ©sente sur les bancs de la partie civile.

« Si on avait su qu’il y avait des enfants, cela ne serait pas passĂ© comme ça », assure Marc-Antoine C.-E. « 1,93 m, 93 kg », qui s’est ruĂ© dans la loge avec ses acolytes parce que le pĂšre les « narguait » avec un maillot de l’OM dont il embrassait l’écusson et un « doigt d’honneur ». Provocation intolĂ©rable pour les jeunes, qui ont formĂ© un commando punitif « sans rĂ©flĂ©chir ». Quelques minutes aprĂšs le coup de sang, les rĂ©seaux sociaux tissaient un scĂ©nario dĂ©testable, celui d’un enfant malade violentĂ©, jetĂ© Ă  terre et son maillot brĂ»lĂ© sous ses yeux. « Je regrette ce qu’on a fait, mais ce qui est difficile, c’est d’ĂȘtre accusĂ© de ce qu’on n’a pas fait », maugrĂ©e le prĂ©venu.

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