« On ne peut se satisfaire d’avoir des endroits où les urgences restent portes closes la nuit »

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Le ministre de la santé et de la prévention, Aurélien Rousseau, à Paris, le 21 juillet 2023.

Aurélien Rousseau, nommé il y a une semaine à la suite du remaniement, était auparavant directeur de cabinet de la première ministre, Elisabeth Borne, et directeur de l’agence régionale de santé de la région d’Ile-de-France pendant la crise due au Covid-19. Il reconnaît que « la situation est extrêmement tendue » à l’hôpital cet été.

L’hôpital vit de nouveau un été sous haute tension avec des services d’urgence qui ferment faute de médecins. Quel est votre diagnostic ?

La situation est extrêmement tendue en effet. Nous sommes sur le pont, au ministère comme dans chaque agence régionale de santé. On ne s’en sortira qu’en étant extrêmement transparent sur ce que l’on traverse.

La crise estivale a été mieux anticipée, il y a désormais la régulation par le 15 pour accéder aux urgences. Il y a aussi le déploiement des services d’accès aux soins [SAS], mêlant SAMU et médecine de ville pour orienter les patients, qui avancent rapidement et couvrent d’ores et déjà plus de la moitié de la population. Cela permet de ne pas avoir un service qui « tombe » d’un coup.

Mais il est certain que c’est parfois un fonctionnement dégradé. On ne peut se satisfaire, dans notre pays, d’avoir des endroits où les urgences restent portes close la nuit, il n’est pas possible d’en faire durablement une solution.

Avez-vous identifié les points de tension ?

C’est souvent dans les hôpitaux où il y avait le plus d’intérimaires [dont la rémunération est plafonnée depuis avril] que les tensions sont les plus fortes. La carte extrêmement fine sur laquelle a travaillé mon prédécesseur, François Braun, qui a mené cette réforme indispensable et courageuse de l’intérim médical, nous sert aujourd’hui à piloter et identifier les risques de l’été.

Que comptez-vous faire pour sortir de cette crise qui s’éternise ?

Je suis convaincu que le travail de nuit est un sujet majeur, alors que les hôpitaux peinent à trouver des médecins, des infirmiers, des aides-soignants… Il y a un an, le président de la République a validé des revalorisations du travail de nuit, prolongées depuis. Je présenterai dans les prochaines semaines un plan de mesures pérennes sur ce sujet et celui de la permanence des soins.

Bien que fondamentales, les revalorisations massives du Ségur de la santé de l’été 2020 n’ont pas, à elles seules, suffi à rétablir l’attractivité. Mais le curseur financier ne peut être le seul pour changer radicalement la donne : il y a un sujet managérial, sur l’encadrement des équipes, l’organisation des plannings, l’autonomie laissée à l’échelle des services…

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