Maxime Grousset, champion du monde du 100 mètres papillon, un coup d’essai et un coup de maître

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C’est l’histoire d’un sprinteur qui nage pour la première fois un 100 m papillon dans des championnats du monde et qui se retrouve médaillé d’or moins d’une minute plus tard. Cinquante secondes 14 précisément. Samedi 29 juillet, Maxime Grousset a réussi un coup de maître pour son coup d’essai, au Marine Messe de Fukuoka (Japon).

Au départ, ce 100 m papillon, ça ne devait être qu’une récréation cette saison pour le sprinteur de 24 ans, pas vraiment un axe de travail – contrairement au 50 m papillon, distance sur laquelle il a pris la 3e place dans le bassin japonais –, encore moins un horizon de podium. Et puis, il y a six semaines, une simple course a fait voler toutes ses certitudes en éclats. Le 16 juin, aux championnats de France, à Rennes, le nageur de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) bat le record de France de Mehdy Metella en nageant en 50 s 61 dans le chaudron breton.

Ce chrono le place surtout au deuxième rang mondial de la saison, derrière le Canadien Joshua Liendo (50 s 36). « C’est une dinguerie », soufflait-il, à Rennes, encore dégoulinant. Car ce temps lui aurait tout simplement offert une médaille d’argent mondiale à Budapest en 2022, derrière Kristof Milak (50 s 14). Le Hongrois, qui avait réalisé le doublé à domicile en étant sacré champion du monde du 200 m papillon, est l’un des grands absents au Japon, en proie à des problèmes de santé mentale, comme le Britannique Adam Peaty et l’Américain Caeleb Dressel, qui sort tout juste la tête de l’eau.

« J’ai fait un choix et je vais l’assumer »

Alors, quand l’élève de Michel Chrétien est monté dans l’avion pour le Japon, dans sa tête, il était bien décidé à cocher ce 100 m papillon à son programme déjà copieux, avec le 50 m papillon et les 50 m et 100 m nage libre. Son coach s’est aussitôt tourneboulé le cerveau devant une équation à deux inconnues. Comment son nageur – qui n’avait encore jamais enchaîné trois courses sur 100 m papillon – allait-il réussir à concilier la finale du 100 m papillon et celle du 50 m nage libre, programmées dans le bassin de Fukuoka à trente-trois minutes d’écart ? Fallait-il privilégier une épreuve aux dépens de l’autre ou bien emmagasiner de l’expérience en enchaînant les deux, au risque de passer à côté d’une médaille ?

Les deux hommes n’ont tranché que vendredi matin, à quelques heures des séries du 50 m nage libre et après sa médaille de bronze sur la « course reine » la veille. Le dilemme a été cornélien. « Ça a été dur, oui, de prendre cette décision, en sachant que j’ai fait un podium l’année dernière à Budapest sur 50 m crawl », admettait Grousset. Mais il a finalement choisi de papillonner sur l’aller-retour plutôt que de crawler sur l’aller simple « parce qu’[il sentait] qu’il y [avait] quelque chose à faire ». « Et que je prends du plaisir cette année sur 100 pap’. J’ai fait un choix et je vais l’assumer », justifiait-il encore.

Le pari a été gagnant. En demi-finales, il se sentait encore « un peu lourd », après son 100 m de la veille, mais cela ne l’avait pas empêché de signer le deuxième meilleur temps des demi-finales (50 s 62), derrière l’Américain Dare Rose (50 s 53). « C’est pas une course parfaite, je continue d’apprendre, je viens de me mettre sur cette distance… »

C’est peu dire que le jeune homme apprend vite. D’un battement d’ailes, la chenille Grousset s’est transformée en papillon.



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