la sècheresse oblige les navires à décharger leur cargaison pour passer

Touchée par un déficit historique de pluviométrie, le canal de Panama a fixé des limites de poids aux navires qui veulent le traverser, créant ainsi un engorgement du trafic entre l’Asie et l’Amérique du Nord.
Le record ne sera pas battu. Le 1er août dernier, le navire Ever Max de la compagnie maritime taïwanaise Evergreen aurait pu devenir le porte-conteneur le plus chargé à passer par le canal de Panama lors de son voyage inaugural.
Pesant plus de 165.000 tonnes, le navire a dû décharger des centaines de conteneurs en provenance d’Asie et à destination des marchés nord-américains. Canapés, décorations, costumes d’Halloween ou encore sapins de Noël attendront avant d’être livrés aux États-Unis.
Le navire a ainsi déchargé environ 700 conteneurs, sur les quelques 7400 qu’il transportait, sur des trains, puis les a récupérés du côté de l’Atlantique et a poursuivi sa route vers la côte est des États-Unis, selon la Canal Authority et le suivi des navires Eikon.
La faute au canal de Panama qui subit actuellement une sècheresse historique. L’Autorité du canal a du réduire le poids maximal des navires ainsi que le nombre de traversées quotidiennes des navires dans le but de conserver l’eau.
L’industrie du transport menacée ?
Ce qui cause depuis quelques semaines un engorgement et des “embouteillages” à l’entrée des écluses du canal. “Nous avons déjà eu de longues files de navires, indique Ricaurte Vasquez Morales, administrateur du canal de Panama dans un communiqué. Les événements mondiaux tels que la variabilité climatique comme celle de cette année, le brouillard saisonnier dans la coupe Culebra, les interruptions de maintenance programmées et la haute saison sont les causes habituelles de l’augmentation des temps d’attente.”
“Malgré les limitations actuelles et les mesures prises, la demande reste élevée, d’où l’allongement des délais d’attente.”
Les experts en transport maritime craignent que de tels événements ne deviennent la nouvelle norme alors que les déficits pluviométriques dans le cinquième pays le plus humide du monde mettent en lumière les risques climatiques affectant l’industrie du transport maritime qui transporte 80% du commerce mondial.
Les propriétaires de navires ont la possibilité de transporter moins de marchandises, de passer à des itinéraires alternatifs qui peuvent ajouter des milliers de kilomètres au voyage ou de se résigner à des files d’attente qui, plus tôt ce mois-ci, ont bloqué 160 navires et retardé certains bateaux jusqu’à 21 jours.
Les restrictions font déjà grimper les prix des expéditions au comptant entre la Chine et les États-Unis jusqu’à 36%, dans un contexte de températures de la mer en hausse qui, selon les climatologues, pourraient surcharger les conditions météorologiques extrêmes.
Plus de 14.000 navires ont traversé le canal de Panama en 2022. Les porte-conteneurs sont les utilisateurs les plus courants et transportent plus de 40% des biens de consommation échangés entre l’Asie du Nord-Est et la côte est des États-Unis.