Gérald Darmanin juge une victoire de Marine Le Pen en 2027 « assez probable »

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Gérald Darmanin en visite dans le Finistère, le 24 août 2023.

« Le fait est que, dans cinq (sic) ans, une victoire de Madame Le Pen est assez probable » si le camp présidentiel « laisse filer une majorité des classes populaires et moyennes » du côté du Rassemblement national (RN), estime Gérald Darmanin dans un entretien accordé jeudi 24 août à La Voix du Nord.

« Face à cela, il ne nous faudra qu’une ou un candidat. Et que nous ne nous fondions pas seulement sur les gagnants de la mondialisation et les élus des centres-villes, car ça ne fait pas 51 % des voix, juge le ministre de l’intérieur. Si on laisse filer une majorité des classes populaires et moyennes chez Marine Le Pen, les cadres sup’ ne nous emmèneront pas au second tour. »

M. Darmanin organise dimanche sa première rentrée politique dans son fief électoral de Tourcoing (Nord), où sont attendus plusieurs ministres et des dizaines de parlementaires, quelques semaines après le remaniement ministériel et le maintien à Matignon d’Elisabeth Borne.

« Dimanche, je dirai que la question sociale est essentielle. C’est ça qui ferait élire Marine Le Pen en 2027, pas la question migratoire. En 2007, rappelons-nous, Nicolas Sarkozy n’est pas élu sur l’identité nationale, mais sur la question du travail. Il faut donc que nous nous y attaquions », insiste M. Darmanin.

« J’ai quelques idées sur ce qu’attendent les classes populaires : un retour de l’autorité à l’école et dans la rue, davantage de fermeté de la justice et des forces de l’ordre. Les gens réclament aussi de pouvoir vivre du fruit de leur travail », expose le ministre.

« Parfois frustré »

L’ex-dirigeant des Républicains (LR), rallié à Emmanuel Macron dès 2017, « plaide par exemple pour le décalage de la baisse des impôts de production des entreprises » et souhaite qu’« une partie » d’entre elles fassent des « efforts » concernant les salaires. « J’ajoute qu’il nous faut nous préoccuper d’un prolétariat nouveau constitué par toutes ces familles monoparentales qui ne s’en sortent pas. Ce qui n’allait pas dans la réforme des retraites, c’est qu’on leur demandait en effet de travailler plus dans les conditions actuelles. »

Interrogé sur le récent remaniement, M. Darmanin assure qu’il a « toujours pensé que le président de la République ne changerait pas de gouvernement. C’était beaucoup trop tôt. On en change quand on a des difficultés au Parlement ou qu’on perd une élection ». Mais il se dit « parfois frustré » de ne pouvoir exposer son « avis politique ». « Je l’ai dit au président, il faut laisser les sensibilités s’exprimer. Je n’ai pas la même que Bruno Le Maire, ça ne m’empêche pas d’apprécier d’être au gouvernement avec lui. »

« J’ai obtenu du président que je puisse davantage exprimer ma sensibilité dimanche », assure M. Darmanin, dont l’offensive politique accélère le calendrier au sein de la majorité, alors qu’en 2027, Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter.

« 2027, c’est bien loin », avait rétorqué mercredi Elisabeth Borne, tandis que Stéphane Séjourné, secrétaire général du parti présidentiel Renaissance, juge que « les idées doivent passer avant les ego ».

Le Monde avec AFP



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