En Mayenne, des familles défavorisées viennent profiter d’une « vraie coupure » le temps des vacances

« Quel est le rôle de la forêt ? », demande Odile Chemineau à la vingtaine d’enfants réunis à l’orée du bois, ce mardi 8 août. « Elle abrite plein de petits animaux », rigole Daniel, 8 ans. Comme Daniel, ses frères et sœurs et leur mère, Sifa Mibanga, une petite dizaine de familles se sont retrouvés à Grazay (Mayenne), pour participer à une journée « découverte de la nature », organisée par les bénévoles de l’association Vacances & Familles, sur les terres de l’ancienne ferme d’Odile Chemineau et de son mari, Denis.
Au programme de la journée, quatre ateliers-découvertes : les arbres, les insectes, les animaux de la mare et les oiseaux. Constituées en équipe, les familles sont invitées à trouver des enveloppes cachées dans le bois, puis à répondre à une série de questions sur ces thématiques. « C’est quoi une châtaigne ? », demande Maïly, 12 ans, aux bénévoles qui animent les ateliers. « Moi, je veux goûter du miel », rigole sa sœur Chrissy, âgée de 5 ans.
Les deux jeunes filles sont venues avec leur mère, Cindy (les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat). Et pour toutes les trois, la Mayenne et les vacances sonnent comme une première fois. Elles sont parties grâce à Vacances & Familles qui propose à des familles pauvres des logements, mais aussi un accompagnement avant et pendant les vacances. Chaque bénévole a une ou deux familles dont il est « référent » et s’occupe, durant leur séjour, de les véhiculer et de leur proposer des activités.
« Les filles sont contentes »
« En 2022, ce sont 1 700 familles qui sont parties avec Vacances & Familles », indique Constance Brochard, chargée du développement territorial de l’association sur la Sarthe et la Mayenne. Cet été, une soixantaine de familles ont été accueillies sur sept lieux. Les séjours sont soumis au dispositif national des aides aux vacances des caisses d’allocations familiales et concernent donc des familles qui perçoivent des prestations familiales. « Cela fonctionne sur le système du tiers payant ce qui permet aux intéressés de ne pas avoir à avancer les frais. La première année, elles n’ont qu’à débourser 10 % du coût total du séjour, précise Mme Brochard. En revanche, elles ne peuvent partir que trois fois avec l’association. Nous les accompagnons aussi pour voir les autres aides dont elles peuvent bénéficier. »
Pour Cindy et ses enfants, qui viennent de Tours, ce dispositif était « très avantageux ». Pour une semaine, elle a dépensé moins de 150 euros. « Nous avons reçu une aide financière pour venir en train et notre bénévole est venue nous chercher à la gare, puis elle nous a emmenés au camping. Depuis, elle nous conduit en voiture pour faire les courses et se rendre aux activités, c’est un vrai plus », affirme la trentenaire qui a le permis mais qui n’a pas de véhicule – comme la grande majorité des familles.
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