En Irak, un troisième soldat français tué dans un contexte de relance de la coopération avec Bagdad

Un troisième soldat français est mort en Irak en moins de deux semaines. Membre des forces spéciales françaises, le sergent Nicolas Mazier, qui appartenait au commando parachutiste de l’air n° 10 (CPA 10), une unité de l’armée de l’air et de l’espace basée à Orléans, est décédé, le lundi 28 août, lors d’une opération terroriste en Irak, a annoncé l’Elysée, mardi.
Comme c’est l’usage, les circonstances de sa mort n’ont été évoquées qu’a minima. Selon le ministère des armées, c’est lors d’une opération de reconnaissance située à une centaine de kilomètres au nord de Bagdad, que des djihadistes ont pris pour cible les forces irakiennes et le commando français qui étaient engagés ensemble. Quatre autres militaires français ont été blessés durant ces combats. L’embuscade conduite par le groupe Etat islamique (EI) a eu lieu sur une île située sur le Tigre, baptisée Al-Aith, ont précisé plusieurs médias irakiens.
Cette embuscade pour les forces françaises intervient alors que deux autres soldats français sont morts ces derniers jours, en Irak, même s’il s’agit officiellement de deux accidents. Le sergent Baptiste Gauchot, issu du 19e régiment de génie, est décédé, le 18 août, lors d’une sortie de route de son véhicule. L’adjudant Nicolas Latourte, issu du 6e régiment du génie, a lui perdu la vie, le 20 août, en marge d’un entraînement.
Conserver des appuis au Moyen-Orient
Le décès du commando Nicolas Mazier est le premier au combat pour les forces françaises depuis janvier 2022, lorsqu’un brigadier du 54e régiment d’artillerie d’Hyère, avait perdu la vie lors d’une attaque au mortier sur un camp militaire de l’opération « Barkhane », au Mali. Il s’agit aussi de l’annonce du premier mort, parmi les membres des forces spéciales, depuis la perte de deux soldats du commando Hubert, au Burkina Faso, en 2019, lors d’une libération d’otages.
Les trois derniers décès surviennent dans un contexte de renouvellement de la coopération militaire entre la France et l’Irak. La France est engagée dans la zone irako-syrienne depuis de nombreuses années, notamment depuis le lancement de l’opération « Chammal », en 2014, qui compte environ 600 soldats (hors forces spéciales rattachées à la Task Force « Hydra » dont les effectifs ne sont pas publics). « Chammal » comprend à la fois un volet formation (principalement de forces kurdes et irakiennes) et un volet appui aérien au profit de la coalition internationale Inherent Resolve (OIR) pilotée par les Américains.
Depuis plusieurs mois, Paris cherche à réactiver sa relation bilatérale avec Bagdad. A peine la loi de programmation militaire votée par le Parlement, c’est au Qatar et en Irak, que le ministre des armées Sébastien Lecornu a ainsi choisi d’effectuer, du 16 au 20 juillet, son premier déplacement hors de France depuis de longs mois. Un déplacement que l’entourage du ministre était soucieux de mettre en avant, comme une capacité à « dézoomer » de l’Ukraine selon les termes d’un conseiller, alors que la France cherche à conserver des appuis au Moyen-Orient qu’elle considère comme un enjeu sécuritaire important.
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