Emmanuel Macron sonde les partis politiques pour relancer son quinquennat


CâĂ©tait veillĂ©e dâarmes, mardi soir, Ă lâElysĂ©e : Emmanuel Macron rĂ©unissait les cadres de la majoritĂ© prĂ©sidentielle avant le premier acte de son « initiative politique dâampleur », mercredi 30 aoĂ»t. Au cours de ce dĂźner prĂ©paratoire, il fut beaucoup question, entre les bulots, les huĂźtres et les crevettes, de rĂ©fĂ©rendum â le chef de lâEtat en ayant formulĂ© lâĂ©ventualitĂ© dans une lettre envoyĂ©e aux chefs de partis.
La plupart des dix-huit convives du camp prĂ©sidentiel en ont rejetĂ© lâidĂ©e, Ă lâexception inattendue de YaĂ«l Braun-Pivet, prĂ©sidente de lâAssemblĂ©e nationale, qui sâest dite favorable Ă une consultation directe des Français sur le service national et/ou sur la fin de vie. Lâancien premier ministre Edouard Philippe et le prĂ©sident du MoDem, François Bayrou, ont exprimĂ© leurs rĂ©serves. De mĂȘme, Richard Ferrand, ancien prĂ©sident de lâAssemblĂ©e, a jugĂ© prĂ©fĂ©rable que « les objets du rĂ©fĂ©rendum ne servent pas les successeurs non souhaitĂ©s » dâEmmanuel Macron. StĂ©phane SĂ©journĂ©, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de Renaissance, sâest dit hostile Ă tout rĂ©fĂ©rendum avant les Ă©lections europĂ©ennes, fixĂ©es au 9 juin 2024, ce qui repousserait de plus dâun an une Ă©ventuelle consultation. GĂ©rald Darmanin, ministre de lâintĂ©rieur, a jugĂ© impossible un rĂ©fĂ©rendum sur lâimmigrationâŠ
Fort de ces mises en garde, câest Ă lâombre de la nĂ©cropole des rois de France, dans le cloĂźtre de lâancienne abbaye royale de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), quâEmmanuel Macron rĂ©unira Ă partir de 15 heures mercredi les chefs de partis politiques reprĂ©sentĂ©s au Parlement. Un lieu « pas trĂšs rĂ©publicain », relĂšve le constitutionnaliste Didier Maus.
Huis clos total
Le bĂątiment, qui abrite dĂ©sormais la maison dâĂ©ducation de la LĂ©gion dâhonneur, a Ă©tĂ© rĂ©novĂ© dans les annĂ©es 2010 Ă lâinitiative du gĂ©nĂ©ral Jean-Louis Georgelin, ancien grand chancelier de la LĂ©gion dâhonneur, rĂ©cemment disparu. Le gouvernement met en avant un « symbole de la mĂ©ritocratie rĂ©publicaine » Ă travers cet Ă©tablissement. Créée par NapolĂ©on, « câest une Ă©cole pour des jeunes filles dont les parents ont Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©s par la nation pour des mĂ©rites particuliers », prĂ©cise Olivier VĂ©ran, porte-parole du gouvernement. Toutes sont pensionnaires et portent lâuniforme. La maison dâĂ©ducation est sise Ă Saint-Denis, une ville qui a Ă©tĂ© largement touchĂ©e par les Ă©meutes urbaines en juin. Plus prosaĂŻquement, le lycĂ©e prĂ©sente lâavantage dâĂȘtre dĂ©sert (la rentrĂ©e des classes nâa pas eu lieu), proche de Paris, facilement accessible par lâautoroute et aisĂ©ment sĂ©curisable.
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