Émile Rousseaux, sélectionneur de l’équipe de France, qualifiée en Ligue des nations : « C’est une victoire de gestion d’un été »

« Quelle est votre première réaction après cette victoire en Challenger Cup ?
Je pense à la gestion de tout un été, où on a été très peu à la maison. Il était important d’avoir bien géré les deux premiers matches, on n’a pas perdu beaucoup d’énergie, donc c’est surtout une victoire de gestion totale.
C’est aussi la validation du chemin pris depuis votre arrivée, en 2018 ?
Je pense que la méthode n’est pas mauvaise, mais on peut se défoncer pour préparer un match… Il faut un peu de chance aussi, on a eu la chance de récupérer tout le monde (Héléna Cazaute, notamment, n’a pas joué la Golden League en juin) pour la Challenger Cup, on a eu seulement dix jours (au complet). On a aussi la chance que les résultats valorisent le projet à l’extérieur.
L’équipe de France a-t-elle une grande marge de progression ?
Ça ne se fait pas de façon linéaire ni exponentielle. Ce sont des steps, des petits reculs, des avancées etc. Je n’ai plus l’âge d’être naïf, ça va nous arriver. Mais oui, il y a une marge de progression.
Je voudrais aussi dire que je suis très content pour Nina Stojiljkovic. Elle a toujours été perçue comme une passeuse moyenne mais je trouve qu’elle devient de plus en plus mûre, elle se laisse guider et pose des questions intelligentes. Elle a toujours été un peu décriée, et ce qu’elle fait est génial. Je suis en revanche déçu pour les remplaçantes, qui ont dû beaucoup jouer pendant la Golden League, mais pas du tout en Challenger Cup, la faute au six titulaire qui a très bien joué (seule Juliette Gélin, deuxième libéro reconvertie en réceptionneuse, est entrée en jeu). Ça m’affecte, parce que ces filles gagnent à peine le SMIC, c’est bien de leur demander d’être motivées, mais il faut aussi qu’elles puissent jouer.
Comment allez-vous aborder la Ligue des nations l’année prochaine ?
La première expérience va être d’apprendre à gérer douze matches sur quelques semaines, les voyages, les défaites, et on aura tendance, parce que c’est nouveau, à mettre trop d’adrénaline, alors qu’il faut gérer son énergie.
Quel est votre programme d’ici l’Euro (15 août-3 septembre en Estonie, Allemagne, Italie, Belgique) ?
On avait prévu de leur laisser deux jours à la maison, mais elles savaient que si elles gagnaient elles en avaient trois… Grand seigneur ! Ensuite on part en Allemagne pour des matches amicaux, puis directement en Estonie (Tallinn) pour l’Euro. »