Comment les parcs nationaux américains tentent de faire face aux effets du réchauffement climatique

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On sentait une pointe de regret : mi-juillet, les visiteurs qui s’étaient aventurés dans le désert de la Mort à Death Valley en Californie, à 86 mètres sous le niveau de la mer, se faisaient photographier devant un thermomètre affichant 133 °F, soit 56 °C. Impressionnant mais toujours en deçà du record mondial de température enregistré ici même en 1913, avec 134,1 °F. Cet été, pendant que le sud des Etats-Unis grillait sous la chaleur, la nature était en folie. Dans la Death Valley, bien sûr, mais aussi dans la réserve californienne du désert de Mojave, où poussent les célèbres arbres de Josué, qui fut la proie des flammes ; au glacier Mendenhall, près de Juneau, la capitale de l’Alaska, qui en fondant a libéré des tonnes d’eau et emporté des habitations… Les sanctuaires que représentent les parcs nationaux américains, où au moins sept personnes sont mortes de chaleur cet été, sont frappés par les effets du réchauffement climatique.

Des touristes se prennent en photo dans le parc national de la vallée de la Mort, en Californie, le 16 juillet 2023.

Sélectionnés en raison des joyaux naturels qu’ils renferment, ces parcs sont fragiles et particulièrement touchés, car situés en Alaska et en zone montagneuse (Yellowstone, Grand Teton, Glacier, Yosemite, etc.), où la chaleur monte plus vite, mais aussi dans les déserts du Sud-Ouest comme le Grand Canyon, où les précipitations se raréfient davantage qu’ailleurs.

Le pays en a conscience. « Les merveilles naturelles de l’Amérique sont le cœur et l’âme de notre nation », a déclaré Joe Biden le 8 août en Arizona aux abords du Grand Canyon, en annonçant la protection supplémentaire de terres occupées par les natifs américains. « Préserver ces terres n’est pas seulement bon pour l’Arizona, mais aussi pour la planète. C’est bon pour l’âme de la nation. Mais il reste encore du travail à faire pour combattre la menace existentielle du changement climatique. Nous avons vu des inondations historiques, des sécheresses plus intenses, des incendies de forêt répandant des brumes enfumées sur des milliers de kilomètres », a poursuivi le président américain, qui a vanté son action climatique et annoncé un plan d’aide de 44 millions de dollars (environ 40 millions d’euros) pour aider les parcs à s’adapter.

Le président américain, Joe Biden, dans le parc national du Grand Canyon, en Arizona (Etats-Unis), le 8 août 2023.

Cette nouvelle somme met en scène l’urgence climatique, mais reste dérisoire au regard des enjeux : il a par exemple fallu 25 millions de dollars pour réaménager à la hâte un ancien chemin à flanc de montagne afin de remplacer la route de fond de canyon qui permettait d’accéder au parc de Yellowstone à partir du Montana, emportée par des crues torrentielles en juin 2022. Ces derniers temps, le dérèglement climatique s’y fait surtout sentir par l’excès de précipitations, qui a également empêché l’accès au parc en février 2023, tant la neige était abondante : le parc était noyé comme tout l’Ouest américain par une « rivière atmosphérique ».

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