Au Guatemala, Bernardo Arevalo met fin à douze ans de domination de la droite

0


Bernardo Arevalo, lors d’une conférence de presse après les résultats préliminaires du second tour de l’élection présidentielle, à Guatemala, le 20 août 2023.

Après une campagne perturbée par plusieurs procédures judiciaires contre lui, le candidat de centre gauche Bernardo Arevalo a été élu président de la République du Guatemala avec 59 % des voix, dimanche 20 août, mettant ainsi fin à douze années de règne de la droite. A l’issue d’un second tour de scrutin qui s’est déroulé sans « incident significatif », le Tribunal suprême électoral a souligné un « pourcentage historique de participation ». La victoire de Bernardo Arevalo a été proclamée alors même que toutes les voix n’avaient pas encore été dépouillées, une « tendance extrêmement importante » s’étant dégagée dès les premiers résultats partiels.

Bernardo Arevalo suit les pas de son père, Juan José Arevalo, premier président démocratiquement élu au Guatemala, en fonctions entre 1945 et 1951. Ce dernier avait été contraint à l’exil après le coup d’Etat organisé par la CIA en 1954. De ce fait, Bernardo Arevalo est né en Uruguay, et non au Guatemala, ce qui a donné matière à l’une des nombreuses attaques contre lui lors de la campagne.

A 64 ans, ce sociologue et ancien diplomate représente un espoir face à la corruption qui gangrène le pays, alors que 59 % de la population guatémaltèque vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale. Pendant sa campagne, il avait appelé à « mettre en échec » cette corruption lors d’un simulacre de partie de jeu… d’échecs. « Les corrompus ne sont pas idiots. (…) Ils ont tellement bien appris à placer leurs pions qu’ils sont parvenus à contrôler l’ensemble des institutions de l’Etat », avait-il commenté. Le président sortant, Alejandro Giammattei (droite), a largement contribué à la déliquescence de la situation. Certains magistrats, notamment, sont encore en poste aujourd’hui, alors qu’ils auraient dû quitter leurs fonctions il y a quatre ans.

Des partisans de Bernardo Arevalo célèbrent leur victoire au second tour de l’élection présidentielle, à Guatemala, le 20 août 2023.

Procédures judiciaires

Bernardo Arevalo avait surpris au premier tour du scrutin en prenant la deuxième place, derrière une autre candidate issue du centre gauche mais qui a fait campagne avec des propositions conservatrices, Sandra Torres, alors que les sondages le plaçaient en huitième position. La droite s’était ensuite rangée derrière Mme Torres, cheffe du parti Unité nationale de l’espérance. Ancienne épouse de l’ex-président Alvaro Colom (2008-2012), femme politique expérimentée, finaliste malheureuse en 2015 et en 2019, elle avait fait l’objet de poursuites judiciaires pour financement illégal de sa campagne de 2015, avant de voir la procédure annulée. Tout en concentrant son discours électoral sur la lutte contre les bandes criminelles, elle a multiplié les attaques contre son adversaire, son lieu de naissance et sa supposée « radicalité ».

Il vous reste 23.46% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *